Texte grec de l’enseignement de Jésus de Nazareth et du Mémoire des Chrestiens

Texte grec de l’Enseignement de Jésus et du Mémoire des Chrestiens -20-03-2025-printemps

Le texte grec de l’Enseignement de Jésus de Nazareth a été établi par mes soins en collaboration avec Mme Alessandra Lukinovich, retraitée, docteure, qui a été chargée de cours au département des Antiquités, section langue et littérature grecques. Il s’extrait du grec standard, grec dit le la koinè, de l’évangile de « Luc ». Divers recoupement permettent d’établir que ce texte en grec de la koinè est une traduction de l’araméen par un dénommé Silas, compagnon de Paul. Le texte primitif en araméen résulte de notes prises par un disciple, appelé Matthieu, du Rabbi Jésus de Nazareth, essentiellement pendant l’année 29 jusqu’à la période de pâque 30. A ce noyau de l’enseignement ont été jointes les notes, également en araméen, qu’un dénommé Jean-Marc a prises à l’écoute de quelques anecdotes de l’époque du maître rapportées par Simon (celui que les auteurs de la fabrique des Evangiles appelleront Pierre). Après la mort de Jésus de Nazareth, les disciples ont fait de ces notes deux recueils et ils se sont constitués en Assemblée sur le mode grec (Ekklêsia), notamment pour assurer la diffusion de l’enseignement du maître.

Ce que j’ai intitulé le Mémoire des Chrestiens a été rédigé par Silas ; il est également extrait du grec de la koinè du récit légendaire de la fondation de l’Eglise, les Actes des ApôtresLe mémoire proprement dit fait le récit des péripéties qui ont opposé aux autorités du temple de Jérusalem l’Assemblée des disciples, eux qui vers 45, à Antioche, se sont fait reconnaître sous le nom de Chrestiens (formé sur χρηστος, et non sur χριστος), en tant que « secourables / serviables ». La rédaction du mémoire s’achève à l’année 64, celle de la comparution de Paul, assisté de son avocat, Silas, devant le préfet du prétoire à Rome. Au procès était présent Flavius Josèphe, en tant qu’avocat des autorités du temple. La concussion du préfet (Tigellin), grâce à un dessous-de-table versé à la reine Poppée par la mafia sacerdotale exerçant le pouvoir sur le temple, a permis d’obtenir la condamnation de Paul et de son avocat, ce qui veut dire la censure des textes de l’Enseignement de Jésus, et l’interdiction des Assemblées des Chrestiens en tant que subversives. Nous devons au maître de l’orchestration de l’Evangile quadriparti (Matthieu, Jean, Luc, Marc) au début du IIe siècle, probablement à Ignace d’Antioche, la survie du texte en grec de la koinè de l’Enseignement de Jésus et du Mémoire, qu’il a immergés, sans rien toucher à leur formulation, dans l’un des quatre Evangiles (« Luc ») et dans les Actes des Apôtres.

Sur tous ces éléments, voir en dernier André Sauge, De Jésus de Nazareth à la fondation du christianisme, éditions Golias, Villeurbanne, 2025, 2e édition. A compléter par la lecture, dans Jésus de Nazareth contre Jésus-Christ II La fabrique du Nouveau Testament (Publibook, Paris, 2012) des

  • chapitre 6 [la lettre de Clément de Rome aux Corinthiens est un traité qui explique que l’institution sacrificielle fait partie d’un ordre divin et que l’introduction de la fonction de l’épiscope est requise par cet ordre ; les Anciens (Presbuteroi) doivent être subordonnés, dans les Assemblées, à l’épiscope ; Les Lettres d’Ignace ne font qu’appliquer le principe]
  • chapitre 7 (interprétation sacrificielle de la croix)
  • chapitre 9 [sous Récapitulation, les indices qui permettent d’affirmer que les fondateurs du christianisme, ce sont des cohanim (des sacerdotes, hiereîs, prêtres) d’inspiration essénienne.]

 

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